Les collections de céramique
Grâce en particulier aux dons de Charles Damiron et aux dépôts du Musée des Arts décoratifs de Lyon, le Musée de la Tour du Moulin peut s’enorgueillir de présenter un bel échantillonnage des arts céramiques ou « arts du feu », qui se répartissent entre la salle du rez-de-chaussée, et la salle des fondateurs, au 1er étage.
La majorité des pièces est en faïence, mais il y a aussi quelques porcelaines, des grès, et des carreaux.
• Majoliques italiennes : en particulier de très beaux plats d’apparat du XVIème siècle, dits « a istoriato » parce qu’ils racontent une histoire (mythologie, histoire sainte, histoire romaine), et « a compendiario » (mise en valeur du fond d’émail blanc à décor très réduit), une aiguière de Deruta, une plaque décorative « L’enlèvement des Sabines » reprenant le décor à fresque des façades de palais romains, initié par Polidorro da Carravagio au XVI ème siècle, un vase tulipier de Gênes, etc.• Faïences de Delft, bleues et blanches inspirées des productions chinoises, alors très à la mode et arrivant en Europe grâce aux Compagnies des Indes, décors d’insectes, décors au chinois, plaque décorative : « Le paradis terrestre » (marquée : 1778 au dos).
• Céramiques françaises de diverses origines : Marseille, Lille, Rouen (vitrine des bleus et blanc : XVIème-XVIIème), Lyon, Apt, La Rochelle, Lunéville, Quimper, Beauvais, Sinceny, Moustiers (décors à la Bérain et grotesques), Roanne (faïences révolutionnaires et patronymiques), Charolles, Pré d’Auge (un élément d’épi de faîtage) ; deux plats à salerons des suiveurs de Bernard Palissy ; deux fontaines. De Nevers, outre l’apothicairerie, de grands plats d’apparat, comme le plat de Persée et Andromède, l’assiette à « l’arbre d’amour », la vierge d’accouchée, des céramiques révolutionnaires.
• Autres : Espagne, Alcora : bénitier dit à « La Pastourelle » au décor d’une finesse extraordinaire ; plat hispano-mauresque en céramique lustrée du XVIIIème avec un décor « au bouton d’œillet ». Le lustre étant obtenu en 3ème cuisson (720 à 790°) en atmosphère réductrice permettant de conserver brillantes les particules métalliques (argent, cuivre) mêlées initialement à l’argile ; Allemagne, Meissen ; Angleterre : Wedgwood.
• Grès d’origines diverses : Flandres, Roumanie, Allemagne.
• Des carreaux provenant : de Turquie (Iznik) ; du château d’Arcy à Vindecy ayant appartenu aux Le Viste de Lyon, commanditaires des tapisseries de la Dame à la licorne, actuellement au Musée de Cluny à Paris ; des Hospices de Beaune, offerts par les héritiers Masson.
Lexique technique de la céramique
Céramique : terme générique qui désigne tous les objets fabriqués en argile, ayant subi une cuisson de 600°C et plus. On distingue la faïence, la porcelaine, et le grès.
Biscuit : obtenu par une première cuisson entre 600 et 1000°C, dite « cuisson de dégourdi », qui permet de sécher complètement la pâte et de la durcir avant de procéder à l’émaillage.
Faïence : son nom vient de la ville italienne de Faenza. Poterie à pâte poreuse, tournée, ou moulée, ou étirée, puis imperméabilisée par un émail à base de plomb ou d’étain, de sable, de sel marin et de soude, en général blanc et opaque. Elle est ensuite mise à sécher, avant d’être décorée.
Afin d’obtenir des tracés visibles du motif, on utilise un « poncif » : esquisse ou modèle dessiné piqué de trous sur ses lignes principales et destiné à être reporté sur l'œuvre à exécuter au moyen de poudre de charbon de bois. Le peintre trace ensuite le décor au pinceau à l’aide d’oxydes métalliques. Le décor dit de grand feu (obtenu à haute température : 1 000° C) comporte cinq couleurs obtenues par des oxydes métalliques : cobalt-bleu, cuivre-vert, antimoine-jaune, manganèse–violet, fer-rouge. Le décor dit de petit feu, obtenu par une cuisson plus basse autour de 750°C, permet une palette de couleurs plus étendue et plus nuancée.
Faïence fine : plus dure et cuite autour de 1 100° C, son argile blanche et fine est recouverte d’un simple émail transparent ; elle imite la porcelaine.
Majolique : Faïence italienne de la Renaissance initialement inspirée de la céramique hispano-mauresque. Le terme désigne aussi les faïences européennes primitives exécutées dans la tradition italienne (Lyon, Nevers, Montpellier, etc)
Poterie vernissée : à pâte poreuse, imperméabilisée par une glaçure transparente à base de plomb qui peut être colorée avec des oxydes métalliques.
Grès : cuite à 1 200°C, la terre à grès, vitrifiée dans la masse devient dure et imperméable grâce à sa forte teneur en silice.
Porcelaine : blanche, vitrifiée et translucide, elle est souvent recouverte d’une glaçure. La vraie porcelaine dure, faite généralement de kaolin, est cuite à plus de 1300°C.
Engobe : terre liquide, colorée ou non, parfois métallescente, dont on peut recouvrir d’une mince couche la pièce crue encore légèrement humide. C’est la technique la plus ancienne de décor.
Biscuit : obtenu par une première cuisson entre 600 et 1000°C, dite « cuisson de dégourdi », qui permet de sécher complètement la pâte et de la durcir avant de procéder à l’émaillage.
Faïence : son nom vient de la ville italienne de Faenza. Poterie à pâte poreuse, tournée, ou moulée, ou étirée, puis imperméabilisée par un émail à base de plomb ou d’étain, de sable, de sel marin et de soude, en général blanc et opaque. Elle est ensuite mise à sécher, avant d’être décorée.
Afin d’obtenir des tracés visibles du motif, on utilise un « poncif » : esquisse ou modèle dessiné piqué de trous sur ses lignes principales et destiné à être reporté sur l'œuvre à exécuter au moyen de poudre de charbon de bois. Le peintre trace ensuite le décor au pinceau à l’aide d’oxydes métalliques. Le décor dit de grand feu (obtenu à haute température : 1 000° C) comporte cinq couleurs obtenues par des oxydes métalliques : cobalt-bleu, cuivre-vert, antimoine-jaune, manganèse–violet, fer-rouge. Le décor dit de petit feu, obtenu par une cuisson plus basse autour de 750°C, permet une palette de couleurs plus étendue et plus nuancée.
Faïence fine : plus dure et cuite autour de 1 100° C, son argile blanche et fine est recouverte d’un simple émail transparent ; elle imite la porcelaine.
Majolique : Faïence italienne de la Renaissance initialement inspirée de la céramique hispano-mauresque. Le terme désigne aussi les faïences européennes primitives exécutées dans la tradition italienne (Lyon, Nevers, Montpellier, etc)
Poterie vernissée : à pâte poreuse, imperméabilisée par une glaçure transparente à base de plomb qui peut être colorée avec des oxydes métalliques.
Grès : cuite à 1 200°C, la terre à grès, vitrifiée dans la masse devient dure et imperméable grâce à sa forte teneur en silice.
Porcelaine : blanche, vitrifiée et translucide, elle est souvent recouverte d’une glaçure. La vraie porcelaine dure, faite généralement de kaolin, est cuite à plus de 1300°C.
Engobe : terre liquide, colorée ou non, parfois métallescente, dont on peut recouvrir d’une mince couche la pièce crue encore légèrement humide. C’est la technique la plus ancienne de décor.
- Beauvaisis – Plat de la passion – XVIème siècle.
- Charolles – Compotier – H. Prost
- Delft – plaque décorative – Le jardin d’Eden – 1778
- Bénitier d’Alcora (Espagne), 1740 – 1750. Faïence à décor polychrome, décor de grand feu, glaçure à l’étain. Don de Charles Damiron, 1964. La rareté de l’objet tient à l’originalité de son thème (la Vierge en pastourelle) et à la finesse de sa décoration.
- Plat Gillet (ou Piero Strozzo ou Marcus Curtius), Italie, Castelli (?), 1554 (?) Grand plat d’apparat, en faïence à décor de grand feu, polychromie en jaune et bleu, glaçure à l’étain. Ayant appartenu à la collection américaine de John Pierpont Morgan, puis à Paul Gillet, qui, sur le conseil de Charles Damiron, le donna à notre Musée.
- Italie – Deruta – aiguière – XVIème siècle
- Italie – plaque décorative – L’enlèvement des Sabines – fin XVIème siècle
- Italie – Urbino – atelier Fontana – plat d’apparat a istoriato – vers 1560
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Le Pré d’Auge -Suite de Bernard Palissy – plat à salerons
Deux plats de suiveurs de Bernard Palissy datés entre le 4e quart du16e siècle et le 1er quart du 17e siècle et fabriqués au Pré d’Auge en Normandie. Terre cuite émaillée, décor de grand feu, polychromie. Plats à cinq salerons (cavités pour le sel).
- Lyon – terrine à décor de chinoiseries – XVIIIème siècle
- Marseille – fabrique Leroy – saupoudreuse – milieu XVIIIème siècle
- Moustiers-Sainte-Marie – Bassin – atelier Olerys et Laugier, 18e siècle,
- Nevers – grand plat historié Persée délivrant Andromède – XVIIIème siècle
- Rouen – Plat creux – XIXème siècle
- Carreaux d’Iznik, Turquie, XVIIIème siècle